Livres
L’auteure à succès et neuroscientifique nous parle de l’inspiration derrière son prochain livre, de la façon dont on peut protéger notre cerveau, et plus encore.
Qu’est-ce qui vous a inspiré pour écrire votre dernier roman, More or Less Maddy?
« Convaincue que l’histoire a le pouvoir d’éduquer, de démystifier, d’humaniser et de créer de l’empathie, j’ai consacré une grande partie de ma vie à écrire sur des personnes qui ont tendance à être ignorées, craintes et mal comprises en raison de ce qui se passe dans leur cerveau… Lorsque j’étais en tournée pour Every Note Played, la dernière question était généralement : « Qu’allez-vous écrire ensuite? ». Ma réponse, « Je pense que je vais écrire sur le trouble bipolaire », a invariablement été suivie de récriminations, de conversations étouffées et d’applaudissements de la part du public. Ce genre de grosse réaction à un éventuel prochain sujet de livre ne s’était jamais produite auparavant, et cela a enhardi mon désir d’écrire à ce sujet. »
La santé du cerveau est au cœur de votre travail. Qu’est-ce qui vous incite à mettre en lumière une maladie ou un trouble particulier dans un livre?
« Je dirais que c’est à la fois une connexion personnelle et de la curiosité. Still Alice (Alzheimer) a été inspirée par mon expérience avec ma grand-mère, motivée par la question : Qu’est-ce que ça fait d’avoir Alzheimer? Left Neglected (négligence hémispatiale) est né de la curiosité après avoir lu un article de trois pages dans A Man Who Mistake His Wife for a Hat d’Oliver Sacks. Il fallait que j’en sache plus!
« J’ai écrit Love Anthony (autisme) pour ma cousine bien-aimée Tracey et son fils Anthony dans le cadre de ma propre recherche dans le but de mieux comprendre sa situation. J’ai écrit Inside the O’Briens (Huntington) parce que je voulais apporter une lumière indispensable et humaine sur cette horrible maladie neurodégénérative. Every Note Played (SLA) a été écrit en l’honneur de Richard Glatzer qui a co-écrit le scénario et coréalisé le film Still Alice tout en vivant avec la SLA et qui est décédé peu après que Julianne Moore a remporté son Oscar. »
« J’ai choisi d’écrire sur le trouble bipolaire parce que je pense qu’il se camoufle au grand jour et qu’il est fortement stigmatisé, honteux et mal informé. J’espère que More or Less Maddy aidera à rectifier le tir. »
En tant que neuroscientifique et romancière, comment concilier les exigences des deux mondes tout en prenant soin de soi?
« Lorsque je ne travaille pas sur un livre ou que je ne suis pas en tournée, je fais surtout de la recherche et de l’écriture le matin. Quand j’écris, mon objectif quotidien est de 1 000 à 1 500 mots. En tant que mère célibataire, après l’école et les soirées appartiennent à mes enfants. Entre les deux, je donne la priorité à l’exercice, aux relations, au jeu et à la joie comme des promenades avec mes amies et mon chien Peanut, des cours de danse, de yoga et de tennis léger. Et j’ai toujours des billets pour voir une pièce de théâtre, un spectacle de danse ou un ou une humoriste. »
En ce qui concerne la santé du cerveau, y a-t-il une habitude que vous pouvez nous révéler et que les lecteurs et lectrices pourraient intégrer à leur quotidien?
« Dormir! Tous les neuroscientifiques que je connais font du sommeil une priorité. La science du sommeil est très claire sur le lien entre le sommeil et la santé. Le sommeil est un état nuancé, biologiquement occupé, vital pour la santé, la survie et le fonctionnement optimal. Un sommeil insuffisant augmente le risque de maladie cardiaque, de cancer, d’infection, de maladie mentale, d’Alzheimer et de troubles de la mémoire. »
Que pouvez-vous nous dire sur le lien entre la lecture et la santé du cerveau?
« Des études de neuro-imagerie ont montré que lire des romans active les parties de votre cerveau qui sont en fait les médiateurs des expériences sur lesquelles vous lisez. Les histoires nous donnent littéralement la chance de nous imaginer vivre dans la peau de quelqu’un d’autre. Des études ont également montré que lire des romans peut nous aider à adopter le point de vue d’autres personnes, à vivre des émotions, à inférer des intentions et des soins. En gros, c’est comme amener son cerveau à la salle d’entraînement de l’empathie. »